POUVOIR DE NÉGOCIATION

Le pouvoir de négocier collectivement vos conditions de travail représente assurément l’un des principaux bénéfices de la syndicalisation. Et ce pouvoir, bien réel, ne trouve pas d’équivalent en milieu de travail non syndiqué. Voici pourquoi.

Force du nombre

Regroupés et solidaires, les travailleurs sont en meilleure position pour promouvoir leurs intérêts et faire respecter leurs droits face à un employeur. C’est l’effet de la force du nombre ou, si vous préférez, le principe que l’union fait la force.

Négociation collective

Les syndiqués ont aussi un autre atout dans leur manche : la négociation collective telle qu’encadrée par le Code du travail. Le Code prévoit en effet des mécanismes pour atténuer l’asymétrie du pouvoir inhérente à la relation entre un employeur et ses travailleurs. Il permet ainsi aux parties patronale et syndicale de négocier sur un pied d’égalité.

À cet égard, le Code comprend notamment les dispositions suivantes :

  • L’employeur a l’obligation de négocier avec le syndicat qui représente ses travailleurs en vue de conclure une convention collective. Il ne peut pas fixer unilatéralement leurs conditions de travail.
  • L’employeur tout comme le syndicat sont tenus de négocier de bonne foi : les deux parties doivent établir un véritable dialogue, chercher honnêtement un compromis et faire un effort raisonnable pour tenter d’en arriver à une entente.
  • Les deux parties peuvent recourir à la conciliation et à l’arbitrage pour dénouer une impasse dans les négociations.
  • Les deux parties disposent de moyens de pression équivalents, la grève et le lock-out, qui ne sont utilisés qu’en dernier recours en raison des conséquences pénibles pour les travailleurs et l’employeur.

Sources :
1) Ministère du Travail, Le Code du travail en questions et réponses, édition 2014
2) Sur la notion de bonne foi, voir cette décision de la Cour suprême, points 99 à 105

Comparaison

En milieu de travail NON syndiqué

  • L’employeur n’a aucune obligation de négocier avec ses travailleurs, ni individuellement ni collectivement. Il peut fixer unilatéralement leurs conditions de travail et c’est d’ailleurs ainsi qu’il procède le plus souvent.
  • Si négociation il y a, ce sera sur une base individuelle, dans un contexte où l’employeur reste en position d’autorité vis-à-vis du travailleur qui tente de faire valoir ses intérêts. Par conséquent, les deux parties ne négocient pas sur un pied d’égalité.
  • Ce rapport asymétrique persiste en cas d’impasse dans les négociations. L’employeur peut imposer les conditions qui lui conviennent dans une offre « à prendre ou à laisser ». Le travailleur n’a d’autres choix que de consentir ou de trouver un emploi ailleurs.
  • Les lois du travail qui s’appliquent en milieu non syndiqué ne prévoient pas de dispositions visant à créer un contexte de négociation plus égalitaire entre un employeur et ses travailleurs.